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Du 19 au 23 décembre, 5 restaurants strasbourgeois vont inviter dans leurs cuisines 5 chefs réfugiés originaires d’Afghanistan, de Syrie et du Tibet.
Faire changer notre regard sur le statut de réfugié, favoriser l’intégration sociale de chefs réfugiés et valoriser leurs talents, faire découvrir au grand public de nouvelles saveurs venues d’ailleurs… tels sont les objectifs de cette initiative citoyenne fondée par l’association Food Sweet Food et co-organisée par l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).
L’association Food Sweet Food
Parler du Refugee Food Festival n’aurait pas de sens sans évoquer Food Sweet Food, l’histoire d’un jeune couple, Marine Mandrila et Louis Martin, qui en 2013, embarque pour un tour du monde avec l’idée d’expérimenter le concept du « foodsurfing« , ou du repas chez l’habitant.
Au cours de ce voyage, Marine et Louis ont expérimenté le pouvoir incroyable qu’a la cuisine sur les gens : celui de créer du lien, de rassembler, de favoriser les rencontres et de permettre une meilleure compréhension de l’autre mais aussi du monde.
Une web série de 8 épisodes et un livre de 130 recettes plus tard, ils décident de repartir en octobre 2016 à la découverte de 8 nouvelles destinations.
« Bien manger, changer, mobiliser, partager » sont autant de motivations qui ont donné naissance au Refugee Food Festival… Sans doute qu’après avoir été accueilli si généreusement par tous leurs hôtes, ce festival n’est pour eux qu’un juste retour des choses, une façon de renvoyer l’ascenseur en aidant des chefs réfugiés talentueux à mieux s’intégrer au sein de la société française.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette seconde édition se déroule à Strasbourg, ville symbole de réconciliation des peuples, et en pleine période de Noël, une fête qui invite à la paix et au partage.
Refugee Food Festival : 5 jours, 5 restaurateurs et 5 chefs
Pour découvrir les univers culinaires des chefs Hussam, Ahmadzai, Dorjee, Iman et Mohamed, et goûter à la cuisine syrienne, afghane ou tibétaine, rendez-vous du 19 au 23 décembre dans les 5 restaurants strasbourgeois qui ont ouvert en grand les portes de leur cuisines : Pur etc., Le Mandala, Monteleone, La ruche aux deux reines et Graffalgar hôtel.
Le chef Hussam chez Pur etc.
C’est chez Pur etc., le fast good bio et engagé crée par Héloise Chalvignac et Vincent Viaud, que les festivités démarreront. Du 19 au 23 Décembre, le chef Syrien Hussam proposera un plat éphémère syrien au sein des 3 restaurants strasbourgeois du groupe.
Le chef Ahmadzai au Mandala
Le mardi 20/12, c’est au restaurant alsaco-vietnamien Le Mandala que le Refugee Food Festival posera ses couverts. Le temps d’un dîner, le chef du restaurant Stéphane Meunier et le chef Afghan Ahmadzai allieront leurs talents pour préparer une cuisine conviviale aux influences afghanes.
Le chef Dorjee au Monteleone
Le 21 décembre, c’est au tour de Massimo, le chef Sarde du célèbre restaurant Monteleone, de convier dans sa cuisine le chef Tibétain Dorjee, pour proposer des saveurs italo-tibétaines que l’on imagine déjà surprenantes et pleine de générosité.
Le couple Iman et Mohamed à La Ruche aux deux reines
Le mercredi 21 décembre, le rendez-vous est donné au restaurant tendance La Ruche aux deux reines, où la chef Esther, le temps d’un dîner, confiera les clés de sa cuisine aux chefs Syriens Iman Rahal & Mohamed Salloum.
Le chef Hussam au Graffalgar
Enfin, c’est dans le quartier de la gare, au sein de la « Graffateria » de l’hôtel Graffalgar que le festival achèvera sa tournée. Le temps d’un déjeuner, la jeune chef Elise accueillera le chef Hussam, l’occasion pour cette belle cantine d’apporter une touche d’exotisme à une carte plutôt traditionnelle.
La cuisine comme outil d’insertion social
Je me sens chez moi quand je cuisine, je ressens ma famille, je ressens ma grand-mère quand elle cuisinait ; c’est quelque chose qui me ramène profondément dans le pays de mon enfance.
Ces paroles du chef Syrien Emad Shoshara nous rappelle combien la cuisine nous rattache à nos racines, à nos traditions et à notre Histoire. Chaque repas partagé est l’occasion de nous ouvrir aux autres et de nous rencontrer dans nos différences.
Pour ces hommes et ces femmes contraints de fuir leur pays à cause de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de leur appartenance à un groupe social, la cuisine est un véritable créateur de lien social et un formidable outil d’insertion.
En deux éditions seulement, le Refugee Food Festival aura réussi à réunir 16 restaurateurs, 13 chefs réfugiés talentueux et des milliers de clients conquis autour d’une passion commune, la cuisine.
Pour les restaurateurs qui ont accepté d’ouvrir leur cuisine, et leur cœur, le Refugee Food Festival est l’occasion de joindre l’utile (un voyage culinaire, une rencontre nouvelle, le partage d’une passion…) à l’agréable (soutenir une cause juste, exprimer leurs convictions personnelles, participer à sensibiliser l’opinion publique et à faire changer notre regard sur les réfugiés…).
Interrogée sur ses motivations profondes, Héloise Chalvignac, co-fondatrice de l’enseigne Pur etc., nous confie :
Pour nos clients, c’est l’opportunité de soutenir une cause très facilement (pour chaque plat vendu, nous reverserons 1,50€ à l’association) ; pour nos cuisiniers, c’est l’occasion d’échanger et de travailler avec un professionnel issu d’horizons complètement différents ; et pour le chef Syrien Hussam, une immersion dans le monde du travail en France, et peut-être, nous l’espérons, un premier pas vers l’emploi.
Après Paris et Strasbourg, Food Sweet Food et l’UNHCR prévoient déjà une édition européenne qui rassemblera 10 villes en juin 2017. Ils invitent également ceux et celles qui souhaiteraient organiser le Refugee Food Festival dans d’autres villes de France, ou d’ailleurs, à les contacter… L’appel est lancé !
Re-découvrez l’histoire touchante de Doha et Mohammad El Khaldy dans le reportage « Des réfugiés mis à l’honneur » diffusé dans l’émission Soir 3 en Juin 2016.
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