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Vous avez co-crée Fuumi avec Salvador, votre partenaire dans la vie comme au travail. Comment est née l’envie et l’idée de créer ce lieu atypique ?
Salvador est arrivé en France en 2009. Il est architecte de profession, spécialisé dans la rénovation d’appartements et de restaurants. Pour ma part, j’ai obtenu mon CAP en pâtisserie l’année dernière, 4 ans après avoir posé mes valises à Paris, motivée par l’envie de faire de la cuisine française.
Malgré nos différences de parcours, nous nous sommes retrouvés sur plusieurs points communs : notre origine d’abord, le Venezuela, mais aussi l’envie de créer un projet où nous pourrions, ensemble, exprimer nos passions et nos compétences respectives.
C’est sur Internet que j’ai découvert les Sushi-Burrito, ce concept culinaire imaginé par Peter Yen, le fondateur de l’enseigne Sushirrito. C’était en Mars 2016… 4 mois plus tard, nous ouvrions notre restaurant Fuumi au 124 Avenue Parmentier dans le 11ème arrondissement.
Comment décririez-vous Fuumi à ceux et celles qui ne le connaissent pas encore ?
Chez Fuumi, nous revisitons le traditionnel sushi. D’abord, nous lui donnons une plus grande taille, celle d’un burrito. Ensuite, nous lui apportons davantage de goût et de saveurs (Fuumi, en Japonais, veut dire « goût » ).
Sur une base composée d’une feuille d’algue et d’un riz vinaigré, nous venons ajouter des ingrédients variés et de saison, qui donnent au produit final toutes ses saveurs, ses couleurs et son originalité.
Les clients peuvent commander depuis le menu, ou composer leur propre recette à partir des 104 ingrédients que nous proposons : avocat, mangue, chou rouge, carotte, saumon, thon, gingembre, radis, mais, fromage, cacahuètes, concombre, champignons, pousses de soja… A la façon Subway, nous réalisons les compositions « en direct » , devant les clients, ce qu’ils apprécient beaucoup.
Nous revendiquons une cuisine fusion Mexico-Japonaise, mais cela ne nous empêche pas de nous inspirer de saveurs venues d’ailleurs, avec par exemple le sushi Thaïlandais ou le sushi Péruvien.
Fuumi est le 1er restaurant de sushi-burrito de France. Comment les Parisiens ont-ils accueilli ce nouveau concept ?
Nous sommes très contents de l’accueil que nous ont réservé les Parisiens, et très fiers d’avoir reçu le Prix du Public à l’occasion de la Sandwich et Snack Show Academy au mois de mars dernier. Nous avons été surpris de recevoir cette belle récompense, 8 mois seulement après notre ouverture.
Lorsque nous nous sommes lancés, nous l’avons fait avec beaucoup de conviction, mais aussi avec la crainte que notre façon de revisiter le sushi ne plaise pas aux français, qui affectionnent tout particulièrement ce plat traditionnel.
Des clients viennent chez nous par curiosité, mais aussi avec une certaine méfiance vis-à-vis du concept qu’ils ne comprennent pas toujours d’emblée. Mais lorsqu’ils voient leur recette se réaliser sous leurs yeux, qu’ils constatent la fraîcheur des produits, et qu’ils croquent pour la première fois dans leur sushi-burrito, ils comprennent le concept, et repartent généralement conquis. Bien sûr, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais nous avons de très bons retours, à tel point que nous allons ouvrir une deuxième boutique au mois de juin prochain.
Un premier restaurant ouvert en juillet 2016, un deuxième en juin 2017… Qu’est-ce qui a motivé une croissance aussi rapide ?
La demande tout simplement. Très rapidement après notre ouverture, nous avons commencé à recevoir des appels de personnes déçues de ne pas pouvoir goûter, ou re goûter, notre cuisine, en raison de leur « éloignement » géographique. L’opportunité s’est présentée, alors nous l’avons saisi. Les travaux sont en cours, ainsi que le recrutement et la formation du personnel. Nous ouvrirons donc notre deuxième boutique en juin, dans le 2° arrondissement de Paris.
Les clients peuvent aussi commander en ligne depuis votre site : comment gérez-vous les livraisons ?
Nous travaillons avec 3 partenaires : deliveroo d’abord, qui livre dans un rayon de 2 km autour du restaurant. UberEats ensuite, qui livre nos produits sur une zone de 3 km à la ronde. Et enfin, Glovo, un acteur Espagnol implanté en France depuis peu dont je suis très « fan » : ils livrent sur le « tout paris » , ce qui nous permet de mieux faire connaitre Fuumi aux parisiens.
Avec l’ouverture du deuxième restaurant, envisagez-vous d’internaliser la gestion des livraisons ?
Non. Même si nous payons à ces intermédiaires une commission de 30%, nous ne sommes aujourd’hui pas prêts à ajouter ce nouveau métier à ceux que nous pratiquons déjà au quotidien : cuisine, service, accueil, gestion des travaux, gestion administrative, veille, marketing et communication…
Votre communication est très graphique et colorée. Vous voyez-vous comme des artistes ?
En quelques sortes oui… La cuisine est une forme d’expression artistique. D’ailleurs, la réalisation des sushi burrito est un moment agréable à regarder. C’est graphique et coloré, un peu comme une toile de peinture que l’on regarde se créer au fur et à mesure.
Salvador, par sa formation, s’intéresse à la création artistique sous toutes ses formes. C’est de lui que vient l’idée de dédier deux murs du restaurant à des œuvres artistiques éphémères. Deux fois par an, nous laissons un ou plusieurs artistes s’exprimer sur ces murs. Par exemple, de l’ouverture jusqu’en décembre, les clients ont pu profiter des œuvres graphiques des SprayCats, d’inspiration street art. En janvier, c’est un autre artiste qui a pu s’exprimer. A chaque changement, ce n’est pas juste le mur qui change, mais l’ambiance et l’esprit qui règnent au restaurant; c’est très intéressant à observer.
Comment communiquez-vous ?
Nous utilisons exclusivement les réseaux sociaux. Facebook, et Instagram, dont nous avons d’excellents retours. Du fait de l’originalité de notre concept, nous avons eu une très bonne couverture presse, ce qui nous a aidé à créer un bon bouche à oreille. Et c’est là notre meilleur outil de communication !
Envisagez-vous déjà une suite après l’ouverture de votre deuxième boutique en juin ?
En effet, nous avons d’autres projets, à commencer par le développement d’une franchise. C’est une étape vers laquelle nous voulions aller, mais plus tard… et puis, nous avons reçu pas mal de demandes dans ce sens, alors nous nous sommes lancés. Pour réussir ce passage, nous sommes accompagnés par un avocat spécialisé, qui nous aide à rédiger les bons manuels et les bons contrats, à gérer la partie administrative,… Le premier restaurant franchisé Fuumi devrait donc ouvrir ses portes cette année.
Parmi les autres projets en cours, nous finalisons actuellement la customisation d’un triporteur aux couleurs de Fuumi. L’objectif étant de descendre dans la rue, pour faire de la cuisine façon street food. En plus de mieux nous faire connaitre, ça nous permettra de tester le potentiel de certaines zones de Paris avant d’éventuelles ouvertures.
Aussi, nous développons notre propre marque de sauces soja, déclinées en 3 saveurs (sucrée, salée, et piquante) qui viennent assaisonner nos produits. Vu la taille des sushi burrito, il est difficile de les « tremper » dans un récipient, alors nous avons imaginé un conditionnement en pipette, avec un packaging personnalisé, que nous souhaitons commercialiser.
Enfin, nous aimerions beaucoup développer des accessoires type tee shirts, sacs, casquettes… aux couleurs de Fuumi, et à celles des œuvres artistiques que nous avons accueillies et continuerons d’accueillir sur les murs de nos restaurants.
Le secret de votre succès n’est-il finalement pas le renouvellement perpétuel ?
Je ne sais pas si c’est le secret de notre succès, mais c’est en tous cas ce qui nous plait, nous amuse, et nous permet de ne jamais nous ennuyer. Salvador et moi aimons notre métier, mais ce que nous aimons par-dessus-tout, c’est imaginer et créer, que ce soit dans la cuisine ou dans tout ce qui touche de près ou de loin à notre concept.
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