Consultante éditoriale, Sophie Lecomte aide les PME à attirer plus de clients et augmenter leurs revenus sur Internet.
En Europe de l’Est, on les appelle « Tsiferblat ». Dans ces cafés pas comme les autres, on ne paie pas ses consommations, mais le temps passé sur place.
L’AntiCafé a importé ce concept en France et en Italie. A Paris, 3 adresses (1er, 3ème et 13ème arrondissements) invitent les startups, entrepreneurs, étudiants ou particuliers à venir s’installer dans des espaces confortables, conçus à mi-chemin entre salon privé, lieu de coworking et café ultra-connecté.
Le temps se monnaie. Le reste se consomme à volonté…
Ce qui fait la spécificité de l’AntiCafé, c’est son format « tout inclus » : on y paie à l’heure, au jour, à la semaine ou au mois, dès 4€ seulement.
Ensuite, tout est compris : boissons chaudes et froides, snacks, connexion WiFi illimitée, jeux de société, livres… En véritable lieu de vie, l’AntiCafé vous permet aussi d’apporter vos propres repas et boissons (sans alcool).
Certains équipements supplémentaires sont disponibles moyennant un petit extra. Besoin d’une imprimante ou d’un projecteur ? Ne cherchez pas plus loin…
La question de la rentabilité brûle les lèvres : comment est-ce possible ? En réalité, certaines personnes consomment peu (voire pas) durant leur passage et la privatisation des lieux reste bien sûr payante.
L’AntiCafé brise habilement les codes du café traditionnel
Hors exception, « aller boire un café » désigne surtout un rendez-vous ou le fait de chercher un endroit où s’asseoir quelques temps.
Qui ne s’est jamais installé dans un bar pour retrouver des amis, attendre quelqu’un, travailler ou lire ?
Bien souvent, cela signifie devoir consommer une série de cafés pour obtenir « le droit » tacite de rester installé un peu plus longtemps. Au final, le temps se monnaie à coup de consommations, sous l’œil plus ou moins bienveillant du serveur.
L’AntiCafé a décidé de prendre le contre pied de ce modèle, en partant du principe que c’est le temps passé et ce que l’on vient chercher dans un lieu qui compte réellement aux yeux d’une partie de la clientèle.
Bien plus encore, ces nouveaux établissements reflètent une rupture profonde avec le mode et le cadre de travail traditionnels en entreprise.
Car même si l’AntiCafé est ouvert à tous, il reste clair, lorsque l’on vient s’y installer quelques heures, que la clientèle n’est pas si éclectique et reste très professionnelle : l’armada de MacBooks fait clairement partie du décor et s’inscrit dans le prolongement naturel de l’explosion des espaces de coworking et du travail nomade.
Autour du café, une communauté en ébullition
Plus qu’un espace, l’AntiCafé c’est une communauté de gens créatifs et talentueux
L’entreprise affiche clairement sa vision et travaille à développer cette communauté en innovant en permanence et en lui proposant des espaces où l’on se sent « chez soi ».
Cela va même plus loin : workshops, événements, coaching, expositions artistiques, permanences d’experts pour les porteurs de projets, ateliers ludiques font vivre cette communauté et font de l’AntiCafé un lieu intense de collaboration.
Dernière ouverture en date, l’AntiCafé Innovation propose pas moins de 300m2 d’espace et ajoute à son offre habituelle des formules déjeuners. De quoi séduire les étudiants et partenaires du Campus Cluster Paris Innovation voisin…
Et si l’on repensait l’expérience des consommateurs ?
Si l’AntiCafé n’est pas un modèle applicable pour la grande majorité des restaurateurs, il a le mérite de soulever des points importants.
Le premier est sans doute celui de l’expérience. Sortir dîner ou boire un verre hors de chez soi ne répond pas qu’à des contraintes de lieu (impossibilité de cuisiner), mais correspond aussi à une envie de se retrouver, de travailler en paix, de passer du temps dans un cadre agréable.
Autrement dit, même si l’assiette compte, il est important de penser à ses clients en termes d’expérience recherchée.
Pour certains, ce sera le travail et une connexion Internet fluide et gratuite. Pour d’autres, la possibilité de jouer ensemble fera la différence, entre amis ou en famille. Que ce soit la ludothèque d’un AntiCafé ou une table connectée autour de laquelle on se retrouve, il est clair que la sortie va plus loin que la consommation d’un menu.
Autre élément important : de plus en plus d’emplois sont dématérialisés et les travailleurs nomades recherchent des endroits agréables pour éviter de rester seuls chez eux ou d’investir dans des bureaux.
Et comme il n’y a personne de mieux placé pour parler d’expérience client que le client lui-même, voici une petite illustration crée et publiée par la bloggeuse « Penny« , pour qui l’AntiCafé est devenu un véritable QG.
Reste que l’économie collaborative est en pleine expansion et que de nombreuses enseignes de brasseries, bars ou de restauration seront peut-être amenées à prendre en compte cette nouvelle forme de consommation.
L’AntiCafé sur le web : Site internet, compte Twitter, page Facebook
Crédit photo de couverture : © Kitsuney
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