Nicolas Romer, CEO de Rolling Street, a plongé dans la Street Food en 2009 avec son propre véhicule et sa marque Crepe Gourmet.
Pour beaucoup, créer un food truck est l’aboutissement d’un projet professionnel et/ou personnel. Pour autant, il n’est le plus souvent pas une fin en soi.
Nombreux sont les food truckers qui ont en effet des idées de développement, sans forcément pouvoir articuler leur envie. Nous allons voir ensemble quelles peuvent être les options envisageables pour « l’après food truck ».
Une réflexion à moyen et long terme
Une fois votre camion lancé, il y a des chances que l’opérationnel prenne le pas sur la stratégie, et le développement de votre concept pourra alors se révéler rapidement frustrant.
C’est pourquoi il est recommandé de bien réfléchir en amont à votre projet et d’imaginer les directions possibles, à moyen et long terme.
Un business plan n’est jamais un document gravé dans le marbre. L’opérationnel le fera indubitablement évoluer et affinera peu à peu votre projet. Avoir défini un objectif clair vous facilitera néanmoins la tâche : non seulement cela contribuera à renforcer votre motivation, mais en plus, cela vous donnera les directions à prendre, au moins pour le début de votre aventure.
Des routes diverses et variées
Concrètement, les étapes qui suivent la création d’un food truck peuvent s’orienter vers des routes diverses et variées.
Certains concepts ont prouvé que l’offre en mobilité avait de l’avenir et pouvait se dupliquer sous formes de franchises ou de licences. C’est le cas par exemple de Mastruck Chef, de Lari’s & co ou encore de Pur etc.
Ces concepts se sont majoritairement basés sur de petits véhicules comme le Aixam Mega qui permet de jongler entre une offre urbaine classique et l’événementiel.
Il est à noter que la première franchise de food trucks dits américains, The daily Wagon, a déposé le bilan après un an d’exploitation. Au-delà de la personnalité sulfureuse de l’entrepreneur, cet échec a démontré que l’exercice est plus délicat que ce qu’il laisserait à penser.
A l’opposé, certains food truckers misent sur une visibilité facilement obtenue et le test de leur concept à peu de frais avant de se lancer dans l’aventure du restaurant, reconnaissance ultime de tout restaurateur qui se respecte !
Ce fut le cas du Camion qui fume, précurseur en matière de food truck et dont la créatrice a décidé de sédentariser son concept en complétant son offre par un restaurant, dont l’ouverture est prévue pour la rentrée.
Cette démarche implique que le premier camion dégage suffisamment de cash flow pour légitimer l’accession à un établissement classique.
Entre ces deux options, il y a le mélange des genres
Nombreux sont les food truckers qui assument leur mobilité mais veulent s’engager à la renouveler.
Ces entrepreneurs optent alors pour la flexibilité en s’autorisant à tester tout type de lieux de vente susceptible d’allier originalité et mobilité. Ainsi, ils peuvent se décider à investir les centres commerciaux sous la forme de corner facilement démontable. Cette forme de vente cible souvent des clients mobiles et permet d’étendre la notion de mobilité à des points de vente statiques.
Certains, à l’instar de la marque Alto Café, ont entrepris d’installer leurs petits véhicules Mega dans des Fnacs ou des gares. Les petits food trucks sont alors de fantastiques vecteur de vente qui se différencient de la concurrence.
Les chariots, les triporteurs, les corners, les kiosques ou les stands sont autant d’options qui donnent de la cohérence à votre concept en mobilité tout en démultipliant les opportunités de lieux de vente. Elles n’exigent de plus pas les mêmes investissements qu’un restaurant et vous permettent ainsi de mieux maîtriser votre développement.
Food truck : plus qu’un phénomène de mode, un tremplin idéal !
Le food truck apparaît donc comme un tremplin idéal pour tous ceux qui ont besoin de tester soit leur concept soit leur propre maîtrise de la cuisine et de la gestion client.
Capitalistiquement moins gourmand et donc moins risqué qu’un emplacement en dur, le food truck impose de plus une véritable rigueur dans le travail avec son espace réduit et les aléas divers auxquels il doit faire face.
Un point de vente mobile réussi représente sans doute la meilleure garantie de succès sur le long terme. En imposant d’être réactif et imaginatif, le food truck permet d’envisager de nouveaux points de vente alternatifs.
En ces temps où le client est aussi sensible a la qualité du produit qu’a son support de vente, le food truck est bien plus qu’un phénomène de mode.
Commentaires
Guillaume
Bonjour,
Le food truck est parfois également un bon moyen de redynamiser un restaurant en perte de vitesse.
C’est par exemple ce qu’a fait Chez Patoch à Caen : le restaurant situé dans le centre-ville était en perte de vitesse le midi car les salariés travaillant dans les zones industrielles en périphérie ont moins de temps pour déjeuner (plus le temps de prendre la voiture pour aller déjeuner en centre-ville).
Le gérant a eu l’idée de créer un food truck et d’aller desservir ses clients près de leur lieu de travail le midi tout en gardant le restaurant ouvert le soir. Le complément d’activité apporté par le food truck lui a permis de garder ses salariés. Un bel exemple !
Pour ceux qui veulent se lancer j’en profite pour suggérer au passage un article qui peut aider pour faire votre business plan de food truck