Journaliste, Sylvie Venzal a travaillé pour de grands quotidiens régionaux.
Le ministère de l’Agriculture a lancé, depuis le 3 avril, l’application et le site internet Alim’confiance qui permettent de consulter les résultats des contrôles sanitaires effectués régulièrement dans les établissements de la chaîne alimentaire. Les données, comportant la date de la vérification et le niveau d’hygiène sont accessibles au moyen d’une carte interactive qui permet de rechercher un établissement notamment par son nom ou son adresse.
Le dispositif, prévu par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014, s’applique aux restaurants, cantines, abattoirs, supermarchés, marchés, commerces divers, vente à la ferme et entreprises agroalimentaires. En place dans plusieurs pays européens (Belgique, Luxembourg, Irlande, Danemark, Pays-Bas, Norvège…) la mesure était en test en France entre juillet et décembre 2015, à Paris et Avignon.
Quatre niveaux de classement
La notation, réalisée sous forme de smileys, évalue le niveau global de l’entreprise en terme de propreté des locaux et du matériel, d’hygiène du personnel, de respect des normes de manipulations, ou de la chaîne du froid… L’exploitant est informé en amont de l’appréciation retenue par les agents et dispose de quinze jours, avant sa publication, pour faire connaître ses remarques.
• Le premier niveau (très satisfaisant) s’applique aux exploitations ne présentant pas de non-conformité ou uniquement des non-conformités mineures.
• Le deuxième (satisfaisant) note les établissements offrant un niveau d’hygiène ne nécessitant pas l’adoption de mesures coercitives. Elles recevront, cependant, un courrier rappelant la réglementation.
• Le troisième échelon (à améliorer) oblige les exploitants à procéder à des mesures correctives dont la mise en place sera vérifiée par un nouveau contrôle.
• Enfin, le dernier palier (à améliorer de manière urgente) sanctionne les entreprises présentant des non-conformités induisant un risque pour la santé publique et entraîne la fermeture administrative, le retrait ou la suspension de l’agrément sanitaire.
Les craintes des professionnels
Si la mesure répond à l’attente de consommateurs choqués par les scandales sanitaires de ces dernières années, elle suscite aussi des inquiétudes chez les professionnels. Le syndicat de l’hôtellerie estime que deux niveaux de classifications auraient été suffisants : conformité ou non et dans ce dernier cas, fermeture de l’établissement. Il pointe le caractère anxiogène des classements intermédiaires, tant pour les professionnels que pour les consommateurs. Ainsi, le sigle « satisfaisant » pourrait induire, selon lui, une lecture négative alors qu’il sanctionne parfois une simple fissure dans le carrelage.
Syndicats et organisations professionnelles ont obtenu que l’affichage du smiley sur la devanture des restaurants n’ait pas de caractère obligatoire mais ils craignent que ces données puissent être récupérées et publiées sans mise à jour par les réseaux sociaux et les guides gastronomiques en ligne.
Pour tenter de rassurer tout le monde, le ministère de l’Agriculture a rendu publics les résultats des contrôles réalisés en 2016. Ils révèlent que seuls 550 établissements sur les 55 000 évalués ont été classés insalubres et donc fermés.
Pour l’heure, seuls les résultats des contrôles sanitaires réalisés au cours du mois de mars sont disponibles sur le site Alim’confiance. Les conclusions de l’ensemble des inspections réalisées au cours de l’année seront mis en ligne au fur et à mesure et demeureront visibles pendant un an sur la carte.
Commentaires
Janaina Wittner
Anastasia : Impossibilité de faire un partage sur les réseaux sociaux sociaux depuis une tablette. Mise en page à revoir en bas de page aussi.