Journaliste, Sylvie Venzal a travaillé pour de grands quotidiens régionaux.
Lorsqu’on décide de se lancer dans l’exaltante aventure de l’ouverture d’un restaurant, vient immanquablement l’heure où l’on doit le baptiser. Pas si facile et un brin anxiogène car le nom d’un établissement constitue l’un des éléments de son futur succès.
Brainstorming ou générateur en ligne
Si vous manquez d’idées, sachez tout d’abord qu’il existe des générateurs de noms qui pourront vous aider. Nomatic, par exemple, est un site gratuit qui propose des solutions à partir de la racine d’un mot. Trouver Un Nom génère des centaines de propositions à partir d’un terme principal. Generateur-marque propose diverses combinaisons à partir de cinq syllabes, sons, noms ou lettres, il peut aussi vérifier instantanément leur disponibilité.
Mais que le nom de votre établissement soit issu de vos réflexions ou d’une « moulinette », ne perdez pas de vue quelques fondamentaux :
- C’est lui que vos clients et fournisseurs entendront dès que vous vous présenterez.
- C’est la première chose qu’ils verront de vous (internet, support publicitaire…)
- Il vous suivra pendant plusieurs années.
- C’est lui qui assurera votre positionnement dans les moteurs de recherche.
Pour risquer le moins possible de se tromper, gardez bien à l’esprit qu’une appellation réussie devra être simple à comprendre, originale et facilement prononçable pour pouvoir se mémoriser aisément…
Pourquoi pas un bon mot
Auberges, relais, tavernes, l’histoire n’est pas avare de noms d’établissements amusants. Le trait d’humour n’a pas attendu nos temps modernes pour s’épanouir et les hôtels du « Lion d’or », de « L’écu de France » et autres « Grand Godet » jalonnent l’histoire de l’hôtellerie.
Aujourd’hui encore, les restaurateurs n’hésitent pas à manier le bon mot, parfois avec brio. Ainsi « Le Tout du Cru », spécialiste des coquillages sur l’île de Ré, a su se faire un respectable nom, cité dans plusieurs sites et guides gastronomiques. De même pour « La Bouche des goûts » à Caen, souvent vanté pour la qualité de sa cuisine maison, en dépit d’un nom peu engageant.
Le passage d’une langue à l’autre prête parfois à sourire et en la matière, les restaurants asiatiques décrochent souvent la palme du jeu de mot approximatif mais assumé. Franchement, comme dans le cas de l’enseigne canadienne Viên Dông, ou moins nettement s’agissant du japonais Takayalé à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Depuis des lustres, les restaurateurs ont utilisé les animaux associés à des activités singulière pour obtenir un nom qui attire l’attention. À l’exemple de la vénérable brasserie «Au chien qui fume », dans le premier arrondissement de Paris, qui décline sa cuisine traditionnelle depuis 1740. Le « Chat qui rit », à Reynès et « l’ ne qui tousse », à Toulouse, marchent dans ses pas, même s’ils ne peuvent, pour l’heure, se prévaloir de la même longévité.
Florilège pour rire
Si vous manquez encore d’idées voici un petit échantillon de quelques fameux traits d’esprit : « Don Diego », habile car situé rue de La Véga à Paris ; les charmants et poétiques « Appart des anges » à Nantes, « Bar à thym » à Millau et « Ultime atome » à Bruxelles, en Belgique ; l’énigmatique « Couleur de la culotte », à Toulouse ; les amusants « Wine more time » à Bordeaux et « Tapas nocturnes », à Paris. Sans oublier les multiples déclinaisons d’un incontournable coquillage : « Les Moules Zola » à Dijon et « Quand les moules auront des dents » à Muret.
Ces quelques pépites ne doivent pas faire oublier qu’il existe d’autres tentatives moins heureuses. Et que la frontière entre grivois et graveleux est parfois floue. Sachez rester subtil, attention à la faute de goût (ce serait le comble pour un restaurateur) et n’oubliez pas que le nom d’un établissement tient une place prépondérante dans la première impression que les clients en auront. Et déterminera sans doute une partie de leur jugement à son sujet.
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