Journaliste, Sylvie Venzal a travaillé pour de grands quotidiens régionaux.
La géolocalisation, ou tracking, était autrefois utilisée par les seuls transporteurs internationaux. La généralisation des smartphones a changé la donne. Aujourd’hui, des systèmes permettant de suivre les commandes depuis la sortie des cuisines jusqu’à l’arrivée devant la porte du consommateur équipent de plus en plus de flottes professionnelles.
Le tracking… Comment ça marche ?
Le temps c’est bien connu, c’est de l’argent. Pour les restaurateurs comme pour les consommateurs, la moindre seconde a un coût. Et la technologie permet aujourd’hui de mieux le maîtriser. C’est ainsi que le tracking est accessible à la fois aux restaurateurs et à leurs clients. Il permet aux premiers de savoir où se trouvent leurs livreurs en temps réel, d’optimiser leurs trajets et leurs temps de livraison… Il offre la possibilité aux seconds de suivre l’évolution de leur commande en temps réel sur une carte, via une tablette, un ordinateur ou un smartphone. Le fonctionnement d’un système de tracking est finalement assez simple. Il faut des satellites pour géolocaliser le véhicule. Ce dernier devra posséder une balise qui va recueillir ces données et les transmettre, via un abonnement mobile. Enfin, un logiciel permettra de savoir, en temps réel, l’endroit où le livreur se trouve. Cependant si le principe possède un aspect accessible et presque ludique, il faut savoir que la géolocalisation est étroitement encadrée par la loi.
Ce que disent les textes
Un restaurant ou toute autre entreprise qui désire s’équiper d’un système de tracking doit, avant toute chose, le déclarer à la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Il doit également consulter son comité d’entreprise s’il y en a un. L’employeur aura, ensuite, l’obligation d’informer ses salariés de la mise en place d’un système de géolocalisation. Enfin, l’établissement doit s’assurer que le matériel choisi respecte bien les réglementations de la CNIL. Si l’on veille, dès le départ, au respect de ces quelques principes la géolocalisation constitue un précieux auxiliaire pour les restaurateurs. Elle permet, entre autres, une meilleure prise en charge des demandes clients. Elle donne aussi la possibilité d’établir des itinéraires précis qui induisent des économies de carburant et de maintenance. Mais le tracking, en réduisant les kilomètres parcourus, limite également les risques de vols et d’accidents. Reste maintenant à choisir le modèle qui conviendra le mieux à vos besoins.
Le recours à une plateforme
Les géants britanniques Deliveroo et Just Eat ont été précurseurs en terme de tracking. Chez Deliveroo, par exemple, un algorithme baptisé « Franck » permet de croiser localisation des restaurants, des livreurs et des clients afin d’optimiser les livraisons. Et le système semble payer puisque le temps moyen de remise d’un repas est passé de 31 minutes à 26 minutes. L’enseigne est aujourd’hui disponible dans 200 villes à travers la France grâce à ses 6 000 restaurants et ses 10 000 livreurs partenaires.
Les plateformes proposent aux restaurateurs qui font appel à leurs services soit de prendre en charge la logistique soit de conserver votre propre flotte. Un prêt-à-livrer qui peut, cependant, coûter jusqu’à 30 % du prix total de chaque commande… Si cela vous semble trop, reste alors la solution de vous équiper en solo d’un système de géolocalisation.
Le tracking en cavalier seul
Plusieurs solutions s’offrent aux restaurateurs qui désirent s’équiper. Certaines ont été spécialement pensées pour eux. Ainsi Trackin, une start-up lyonnaise, a développé une application en concertation avec les professionnels de la gastronomie. Le logiciel permet au manager de visualiser, en temps réel position et disponibilité des coursiers. Les clients sont prévenus par mail ou SMS du départ de leur commande et reçoivent un lien vers une page web où il peuvent consulter sa progression et l’heure prévue de son arrivée. Quant au livreur, il peut recevoir notifications et instructions. Les tarifs vont de 14,99 € à 49,99 € mensuels.
L’appli Orderlord, créée par des Slovaques, est aussi spécifiquement adaptée aux métiers de bouche. Un tableau de bord permet au restaurateur de gérer ses livraisons de A à Z. Le livreur peut prendre connaissance de ses commandes, planifier son itinéraire et informer le client en temps réel. Quant à ce dernier, peu après avoir passé sa commande, il peut suivre en direct la progression de celle-ci. Orderlord fonctionne sans abonnement. Le tarif est de 100 € par établissement et par mois. Il peut être négocié si vous équipez plusieurs restaurants.
Les généralistes du tracking
Enfin, certaines sociétés proposent des solutions s’adaptant à tous les secteurs professionnels. Geoflotte® a conçu et développé l’interface de géolocalisation, MyGeotraceur®. L’application est utilisée notamment par la police nationale, SFR, Chanel ou Dassault. Les balises GPS utilisent des cartes SIM multi-opérateurs et se connectent ainsi en permanence au réseau GSM le plus performant. L’offre Geoflotte® revient à 12 € par balise et par mois sans engagement.
Quartix permet également de suivre les véhicules de votre flotte en temps réel. Il en affiche l’emplacement grâce à l’intégration des cartes Google Satellite, Street View et Traffic. Les prix de cet équipement varient entre 14,9 € et 19,9 € par véhicule et par mois, pour un contrat minimum de 12 mois.
Restez dans les clous
Avant tout perdez jamais de vue que le tracking doit rester strictement encadré. N’utilisez pas cet outil pour collecter des données en dehors du temps de travail ou pour calculer celui-ci. Communiquez aux salariés les données les concernant… La justice examine quotidiennement des litiges concernant les systèmes de géolocalisation. Et le non-respect de ces obligations peut valoir des sanctions allant de 1 500 € à 5 ans de prison et 300 000 € d’amende.
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